samedi, février 23, 2008

Quand bien jouer ne suffit plus ...

Voilà, il est dans ce monde cruel une vérité à prendre en considération : on ne peut pas gagner un tournoi sans un petit coup de pouce du destin. Une quinte miraculeuse à la river, un brelan magique au flop ou une flush à la turn, tout pousse à considérer que parfois, la chance intervient.

Contexte : le fameux tournoi 150 freezout d'Haussmann ce soir. Nous ne sommes plus que 19, et je lutte pour rester en vie. Avec 2000 de tapis, je tiens bon, les blinds ne sont pas hautes, j'ai un M de 3 voire 4, mais je connais une traversée du désert vraiment dure pour le moral. Mais il faut tenir, encore et encore. J'arrive à éviter un coup qui m'aurais surement vu partir à tapis. Je suis de SB et je reçois . Dans une situation désespérée, c'est boîte. Seulement voilà, j'ai déjà trop vecu ce genre de situation où tu te sens obligé d'envoyer car enfin, tu viens de toucher une main. Or l'UTG raise à 450 sur des blinds 75 / 150. C'est un joueur plutôt sérieux et je l'ai déjà alimenté lorsqu'il avait AA et moi 77, donc pas de conneries, allons voir le flop d'abord. Je call sagement et Romain à ma gauche, la BB, envois all in, instant call par l'UTG. Romain me couvre, et je suis au regret de devoir passer, je montre ma main à la table, en tant que short stack tout le monde est surpris de mon fold mais je suis battu, je suis dominé même si cette main a une chance, je ne vois vraiment pas comment ma dame voir mon as peuvent me tirer de là, sauf si je joue les pics, mais bon, il y a des coups plus facile comme on dit. En effet, c'est un duel entre et les cow-boys étant chez l'ami Romain. Aucun miracle, aucun pic pour me faire regretter ou d'As pour shooter les rois, on continue. On est au bouton, tout le monde fold et je reçois . Auto-boîte sur le coup, Romain passe, auto-call par la BB qui a . Le turn m'offriras la quinte mais la river me fera partager pour une quinte supérieur avec le 6. Pas grave, ne nous énervons pas. 3 coups après, je reçois et je raise à 600, avec un tapis de 1400, tout le monde passe (mince, est-ce si évident que je veuille partir à tapis ???). Mon voisin me diras quelques mains après qu'il avait grillé un monstre chez moi (on ne peut rien leur cacher dis-donc). Bref, j'arrive à doubler sur un contre j'arrive à trouver mon as au flop, puis à shooter un mec de BB avec un coup marrant : je suis en milieu de parole, j'ai . Je décide de limper, je suis très mal placé et j'ai une main moyenne. La SB complète les 150 manquant et la BB check. Le flop donne . Check chez les blinds, check chez moi. Tombe alors le . La SB check, la BB envoie 400, je call, la SB (gros stack, à préciser) call aussi. Arrive alors le . Les blinds check, je décide de voler le coup en envoyant 2000, il y a un pot moelleux et je ne veux pas monter ma main. La SB jette et la BB dit "tapis". Je ne vous cache pas que je suis emmerdé, je demande au croupier le montant du tapis et m'annonce "2300 et tapis". Ca pue, je me suis fais attrapé par un brelan, full voir une quinte. Je complète par dépis les 300 qui manquent, regrettant alors mon move qui me mets en danger alors qu'il n'y avait pas forcément lieu de le faire, et là je découvre un pour deux paire kicker 6. Ouf, on prend tout. C'est ce que j'aime appeler une livraison de jetons express comme je les aime, et surtout un adversaire qui n'a pas beaucoup réfléchit sur le moment. Je vous ai donné le compte-rendu du côté "coup de pouce du destin" de mon tournoi. Arrive alors le retour de bâton, ou l'effet boomerang de toute cette chance accumulée. Je suis de BB, je n'ai pas encore regardé mes cartes. UTG fold, UTG + 1 call la blind à 300 (il a environ 7000 de tapis), UTG + 2 call (dans les 7000 également). Tout le monde fold, la SB complète (dans les 8000 de tapis). Moi, avec 9000 et revenant de l'enfer avec Mme Chance à mes côtés, je découvre une horrible combinaison de . Pas franchement de quoi partir à tapis vu les limpeurs dans le coup. Arrive alors un flop sur mesure, même s'il reste dangereux . SB check, je check, UTG + 2 envoie alors 1200, le motant du pot, tout le monde fold. Cela pue le tirage trèfle, dans sa position je le vois alors avec 2 over à trèfle. Je décide de tout pousser, couper toute côte possible dans le pot, je me sens fort. Instant call chez lui, je le vois alors avoir touché son set mais pas du tout, il est rentré dans cette position avec pour deux paires max au flop. C'est beau, cela me coute 6200, et me voilà avec 1700 tout rond de tapis et tout à refaire sauf que les blinds ont augmenté depuis et que je suis touché mentalement. Main suivante, combat de blinds, je push all in avec . Auto-call chez la BB qui a alors . Le board affichera une quinte pour un partage salvateur, ouf on n'est pas passé très loin de la correctionnelle. Main suivante au bouton, je reçois et là je me dis que c'est l'embellie, si tout le monde me pense en tilt, je vais doubler voir tripler mon tapis. Et là, le joueur à me droite raise à 1200. Je pousse tapis et j'espère qu'il a une paire inférieur mais pas d'as, j'en ai marre de sauter sur Pokerstars avec l'as sur le board. Il me call un peu désabusé mais bon pour 500 de plus, je ne comprend pas trop le temps de sa réflexion. Il me retourne .

L'As au flop scellera mon tournoi et je sors médusé par tant de mauvaises rencontres, alors que j'ai tout fais pour les éviter. Je ne suis pas mécontent de mon tournoi, je n'ai pas fais d'erreur, j'ai joué et tenté de rentabiliser mes mains du mieux possible, mais lorsque le sort s'acharne, on ne peut que "subir" la dure loi du poker : great play is not enough !!