mercredi, juillet 23, 2008

Une parfaite lecture du sabot !!!

Voilà, voilà, on y arrive, on remonte tout doucement, après avoir lâché en si peu de temps ce que j'avais galéré à monter. Mais c'est le poker, je ne progresserais jamais si je n'arrive pas à gérer ces moment de tilts. Et surtout, je dois arrêter de jouer aux tables à 50.

Je ne sais pas pour vous, mais j'ai bien grindé ces tables ces derniers temps et mon compte rendu est simple : C'EST DU GRAND N'IMPORTE QUOI !!!

Pour exemple, je suis au bouton avec avec 2 limpers, je raise à 22 (10x BB remember !!!) et je suis payé par la SB (une femme d'un âge certain qui est une calling station, qui ne te lâche jamais, bref, une vraie sangsue, et un mec en milieu de parole qui est un livreur de première, et qui ne comprend pas grand chose au poker. Bref, le flop est simple : . Madame check, l'autre check, et moi, continuation bet à 54, histoire de... faire gonfler le pot car je suis payé 2 fois. Au turn, tout de suite, sans souffrance : . Bon, ok, c'est la pire carte que je voulais voire sortir (avec l' bien sûr). La SB envoie 18 et tapis, l'autre réfléchis genre 3,50 secondes avant de call en ayant regardé ses cartes vite fait. Je ne sais pas, mais ce coup là pue mais je sens que je suis devant tout le monde, et j'ai envie d'un exterieur, alors j'envoie boîte à 126, instant call par Mr Fishman. River évidemment pour voir mes espoirs anéantis et mes sous en mode mandat-cash lorsque je découvre les jeux pour le moins surprenants de mes adversaires : chez ma calling station préférée, et chez mon copain rebeu. Voilà, en ce moment, l'expression qui tourne dans les cercles est celle de mon titre : une parfaite lecture du sabot !!

Autre exemple, je suis au cut-off, je reçois et, énervé, je relance à 28. Je ne suis payé que par le mec qui avait call UTG et let's see the flop : . Il a un tapis d'environ 100€, et à ma grande surprise, il attaque en premier à 40. Je réfléchis un peu, tente de mettre une main sur son bet. Cela me semble schématiser un AJ, voir KJ ou pire, un JJ. Je préfère prendre l'information tout de suite en "minraisant", sachant que logiquement s'il a QQ ou une paire en dessous il lâchera. Et après mes 80, il m'annonce tapis 108. J'ai envie de lâcher, mais cela me décide et me persuade à le mettre sur AJ. Je paye donc, de toutes façons je n'ai plus d'autre choix, turn est catastrophique pour moi et la river ne changera rien. Et bien tenez vous bien, il m'a arrosé tout le flop avec . Je ne commenterai pas ce move, tout comme le précédent, j'veux dire par là que l'abbatage parle de lui même, ces tables à 50 c'est du n'importe quoi.

Je ne peux que m'incliner et admettre que les joueurs qui y jouent sont bien plus forts que moi, ils ont cette capacité, ce don du ciel, cette aptitude hors du commun : la lecture du sabot que peu d'entre nous avons en nous...

mercredi, juillet 09, 2008

Broke attitude

Voilà plus de 2 mois sans le moindre post, et je vous prie de bien vouloir m’en excuser. J’ai plusieurs articles en cours de préparation mais là, j’ai besoin de rassembler pas mal de volonté pour tenter d’exorciser ce démon qu’est le jeu. En effet, durant ces 2 mois de silence bloguiste, je n’en suis pourtant pas en reste d’histoires hallucinantes. J’ai « runné » good, j’ai « runné » bad, j’ai connu une variance très difficile à gérer. J’ai perdu beaucoup de 80 / 20 (AA vs KK) comme on dit, des 60 / 40 également (AK vs AQ), je gagnais des coups de l’espace, je callais gagnant, je callais perdant, bref, je bougeais les jetons au gré de mes humeurs et de mes adversaires.

Et puis, pour je ne sais quelle raison, je me décide que, fort de mes capacités pokériennes, je peux aller grinder un peu les fameuses tables à 250. Moi qui effectuais jusqu’alors à quelques micros sessions de 1, 2 voir 3 heures, j’ai décidé de passer une nuit complète dessus et vous savez quoi, et bien tout mon bankroll pour lequel je me suis acharné à monter y est passé. Voilà c’est dit, dans cette petite salle se joue un autre poker, celui dit de « masse ». En effet, je ne comprenais pas bien pourquoi il fallait avoir un gros bankroll pour aller s’assoir à une table ou les blinds ne sont pas bien plus élevées qu’à la 100, ou le tapis moyen correspond parfois à celle d’une 100 bien chargée. La différence se situe dans bien des aspects. La relance dite « classique » est bien plus elevée, le pot moyen l’est par conséquent bien plus elevé également et donc, l’écart à réaliser sur ces tables est attractif. Seulement voilà, lorsque qu’un joueur se fait « déstacké » la différence est là aussi, à une 100 nous ne voyons que rarement un joueur recharger lourd. A ces tables, on voit parfois un joueur recharger 1000, 1500, voir 2 ou 3000€ d’un coup. Ensuite, voilà le type de coup qui donne des maux de tête. Je suis sur 3000, nous sommes au petit matin et je suis en train de doucement mais sûrement remonter ma perte. J’ai envie de rentrer mais je perds encore 600€, ma table est « facile » et j’arrive à me faire respecter bref, tout va bien et je n’ai pas envie de rentrer tout de suite. Puis arrive ce coup contre Damien, un Irlandais très agressif et qui est devenu depuis peu un habitué des 250 après avoir bien performé en tables à 100. Il est au bouton et moi de SB, je sais qu’il va relancer son bouton. Il me connait un peu mais je l’ai destacké 2 fois jusqu’à maintenant et il a rechargé lourd à 1000€ après avoir perdu ses 2 caves à 250 et 500. Nous sommes 5 dans le coup et il envoie 35, je reçois je décide de call, Les 3 autres également call pour voir le flop. , je check, tout le monde check et Damien envoie 80. Je relance à 300, tout le monde passe et il décide, dans un éclair de lucidité de m’envoyer tapis. Normalement, c’est instant call mais il a tout de même 1040€ de tapis, cela mérite réflexion. S’il a brelan de roi ou de dix, il ne m’enverrait sûrement pas tapis, en voulant me garder dans le coup. Je décide de le mettre soit sur QJ soit sur 2 paires KT, auquel cas je suis devant. Après un petit temps de réflexion, j’annonce payé et je le vois se décomposé, il me dit « t’as brelan ? » avec ce regard qui feint le dégout d’avoir tout poussé face à un joueur comme moi. Tombe alors un puis un dévastateur pour mon petit full face à son second full max dans les mains… Voilà, il va sans dire que ce coup m’a sonné et je perdrais tout le reste en rechargeant 2000 de plus, sachant que cet argent, j’ai mis 4 mois à le gagner et que tout est parti en une journée. C’est les aléas du poker mais surtout, je n’arriverais à rien dans ce monde sans un minimum de discipline, discipline que je m’efforçais jusqu’alors à tenir, mais j’ai craqué, je ne suis qu’un homme, faible certes.

J’avais pourtant réalisé de belles sessions à la 100, et j’y retourne aujourd’hui, forcément, car cela reste les tables où les joueurs sont les plus techniques. Force est de constater que certains « oiseaux » volent encore à ces tables, heureusement sinon nous nous retrouverions entre habitués où il est très difficile de performer, car nous commençons à de plus en plus nous connaître. Il y a pourtant un coup que j’ai en mémoire et que je me dois de raconter, car c’est, pour moi, du jamais vu, le genre de coup que l’on se prend à rêver autour d’une entrecôte frites entre amis. Nous sommes à une 100 un peu chaude, à ma droite Mathieu, un joueur très sérieux, qui se targue de dévorer des bouquins et qui a une approche de ce jeu des plus enviable. Il me parle souvent en des termes inconnus pour moi, mais j’aime bien parler avec lui car il analyse très bien les coups. Bref, il est 3 heures du mat, nous sommes tous plus ou moins fatigués, je viens de déstacker Mathieu en lui pédalant une quinte par les 2 bouts que je touche max au turn, quand il m’envoie all in avec son brelan au flop (3910 et j’ai QJ, tout de suite le 8 au turn). Il recharge et est visiblement en tilt, le pire ennemi du joueur. Il se fait pédaler et pour cher, l’ensemble des short stack de la table doublent sur lui en touchant des river improbables, bref il ne joue pas serein. Il envoie 32 préflop alors qu’il est au bouton, j’ai et je décide de call car c’est Mathieu et qu’il est très affecter par les move qu’il prend dans la gueule et que la table est assez loose. On ne sait jamais, on peut trouverson flop (j’ai gros tapis et derrière moi se trouvent Benoît, qui a un énorme tapis et qui a call en UTG, donc je sais qu’il va suivre, plus 3 ou 4 joueurs qui ne vont sûrement pas suivre). A ma grande surprise, tout le monde est là, nous sommes 5 suiveurs plus Mathieu pour un pot de départ des plus sexy. Vient le flop des plus énorme. , tout le monde jusqu’à Mathieu qui envoie 120. J’ai déjà envie de relancer à 300 histoire d’arrêter le coup mais je me ravise et call juste, on ne sait jamais. Là encore, surprise, moi pensais le retrouver en tête à tête, je vois Benoît caller et un short stack mettre tapis à 70. Tombe alors le . Waouh, comment faire, en une fraction de seconde j’annonce tapis, et là je me dis mais quel con, et si Benoît était venu chercher une couleur ? Il réfléchis 3 plombes et se décide à lâcher, en demandant de garder sa main. 2 paires, brelan ? Visiblement mon tapis à 800 lui a fait peur, et il lâche le coup avec regrets visiblement. Mathieu se gratte la tête mais décide de payer, il a tout de même 440 de tapis et je pris pour qu’il n’y ait pas de doublette. La dernière ne change rien et j’annonce « MAX » comme j’aime si bien le faire. Pas par arrogance, mais je ne fais pas de cinéma, les gens comprennent alors qu’ils ont perdus, cela évite tout litige à table comme j’ai l’occasion de tellement en voir. Finalement, Benoît a jeté , le short stack avait et Mathieu lui avait . Waouh, 4 joueurs, 4 couleurs au tableau final, 11 cœur de sortis sur 13, c’est de la folie, du jamais vu mes amis.