jeudi, août 28, 2008

Un coup.... classique !

Synopsis (je parlerai de moi à la 3ème personne, ça rajoute à l'intrigue un côté hautain de l'auteur, d'où un vote de défiance de la part du lecteur) :

un joueur (moi) qui arrive à la table à 100 principale en sortant d'un good run de 50 mn à la 250. Ce joueur (toujours moi), prend ses marques, retrouve 2/3 copains à la table, joue détente, ne cave pas trop gros, suffisamment pour se mettre à hauteur des autres "chips leads" de la table, descend fumer des clopes toutes les 20 mains en moyenne, va se promener sur les Champs, fait des achats chez ZARA, se prend un café Latte au Starbucks, bref, ce joueur ne se prend pas la tête. Et puis, n'ayant jusqu'à présent montrer qu'un jeu très lourd (showdown d'un AQ avec relance préflop qui finit full max, pocket barbus KK, flush max à la turn, etc...) et qui malheureusement n'a pas pu rentabiliser ses mains car il est tombé (presque) à chaque coup contre des copains, donc il a du checker tout du long. Cet aspect du jeu commence singulièrement à lui déplaire, il ne rentabilise ses mains que contre des adversaires "non-regulars" et accepte un peu trop de laisser les coups aux personnes qu'il connait dans ce Cercle. Maintenant, il ne peut qu'accepter sa condition, se demandant constamment comment faire pour palier à cette situation, mais s’accorde en son fort intérieur à subir car, il faut bien l’avouer, c’est un peu le revers de la médaille. Oui, ce joueur est un régular. Oui, tout le monde le connait et il connait tout le monde. Oui il fétiche (trop ???) la majeur partie du personnel qui travaille à te servir. Oui, il regrette amèrement la fermeture simultanée des autres Cercles de la Capitale de l’Hexagone. Oui, il regrette l’abandon de ses potes d’antan, ceux avec qui il avait commencé ce jeu il y a un peu plus de 4 ans, cave à 5€ mode tournoi freezout deep stack avec augmentation des blinds toutes les 45mn. Oui, il condamne tout manquement aux règles. Oui, il est considéré comme un bon joueur même s’il aspire à être considéré comme un excellent joueur. Oui, il aimerait devenir meilleur chaque jour. Oui, il rêve d’une perf dans un tournoi réputé pour obtenir le respect des « joueurs de tournois ». Oui, il aimerait devenir regular des tables à 250 (THNL, OmahaPL, dealer’s choice...). Oui oui et re-oui… Il adore ce jeu, il l’excite, il le traumatise, il le joue, il le déjoue... Il est devenu ce qu’il redoutait le plus : son pire ennemi.

Le rapport avec le coup en question ? Aucun. Alors voilà. Il a une image relativement solide à la table. Il se retrouve de SB avec . Un joueur en milieu de parole (allemand apparemment), qui n’a pas bougé depuis au moins 01h18, se permet de relancer à 20. Tout le monde dit à notre hauteur que c’est une grosse serrure, affichant constamment un jeu dur, et ne joue QUE QQ, KK, AA, AK et AQ. Tout le monde passe jusqu’à la SB qui relance à 50, car derrière ne se trouve que la BB et l’allemand en question qui avait relancé en premier. Comme prévu, la BB jette et l’allemand call. Tombe alors un flop , la SB réfléchit (du goût de certains joueurs, pas assez longtemps) et envoie « all-in » à hauteur de 160€. En une fraction de seconde, l’allemand a call, ce qu’on appel un instant call, en ayant visiblement attrapé son flop. AK, JJ, KK, AA ?? Non, non, rien, absolument rien de tout cela. Il avait et chopera le à la river. Il pense avoir perdu, et il a bien lut, il a perdu.

Comme une évidence, l’intégralité de la table se met à commenter le coup dans les moindre détails, de la relance préflop jusqu’au temps passé pour annoncer tapis. Un coup classique, qui ne fait appel à aucune science ou maîtrise de ce jeu. Je compare ce coup au célébrissime jeu de la bataille…

lundi, août 25, 2008

Un coup marrant

Alors voilà, ce coup s’est passé il y a un peu plus de 2 mois. Je suis à une table à 100 et à ma droite se trouve Eric, un très bon joueur avec nous adorons nous affronter… Je suis (un peu) en tilt car je viens à l’instant même de perdre un vrai sale coup comme on déteste en subir (genre 2 paires et une doublette qui n’est pas l’une de nos 2 cartes mais qui donne l’avantage du kicker à l’adversaire). Nous nous retrouvons alors en combat de blinds (2 / 4 pour info). Il décide de compléter la blind. Je regarde ma main . Je raise à 24 avec l’air méchant vénér agacé qui fait cela avec une poubelle histoire de voler les 4€. Et voilà pas qu’l’ami Eric me raise à 90. Et là, en une ultra fraction de seconde, je prends tous les jetons et les jette nonchalamment au milieu du tapis. Bien sûr, si vous m’avez déjà vu joué, vous savez que je n’ai presque qu’exclusivement des jetons de 10 € (les bleues tendances gris foncés) alors cela impressionne encore plus. Il n’a « que » 200 de plus à rajouté et je me mets alors à faire le mec bien énervé, mais en même temps impassible qui ne veut pas être payé. Il call après un petit temps de réflexion et à la fin du coup, il m’annonce hauteur As en me montrant .

Ce coup, il nous arrive que nous en reparlions avec un léger sourire en coin et il me répète constamment « quel coup d’acting tu m’as fais ce jour là, j’étais persuadé que tu avais air », c'est-à-dire rien du tout en main. Force est de constater que connaitre ses adversaires influence beaucoup dans ce jeu. Je savais que je touchais son orgueil en réalisant un tel move, c'est-à-dire lui envoyer tapis après une sur relance de sa part et en tête à tête.

C’était le coup marrant de la semaine.

samedi, août 16, 2008

Le long terme

Oui, cette expression est l'essence même de la vie d'un joueur de poker. Parfois concrète, elle est aujourd'hui mystifiée et ne représente pas grand chose pour la plupart des joueurs moyens.

Le commentaire de Romain sur le post précédent m'a remémoré un coup joué mercredi après-midi. Je vais tenter de vous démontrer le fameux long terme, sur une session de 4h. Je suis assis à une 100, à ma place fétiche et tout se passe normalement. Un joueur monte de la secondaire et commence à jouer tous les coups, à toucher beaucoup et à monter un très gros tapis (dansl es 1000) avec 200 de départ. Il a attrapé Benoît qui avait AK avec A57 au flop alors qu'il avait 55 en jouant très agressif, schématisant soit un AK soit un AQ. Un joueur qui aime apparemment gambler et surtout bluffer.
Je me retrouve en BB avec . 3 joueurs qui payent la blind et je décide de relancer à 44. Je veux jouer cette main en tête-à-tête avec notre ami gambleur et cela ne loupe pas. Le flop donne . J'ouvre à 80, et il m'envoie immédiatemment tapis. Il me couvre, j'ai 720€ exactement derrière. Ce move ressemble trait pour trait à celui sur lequel il a attrapé Benoît. Maintenant, il est très difficile de lâcher cette main, quasi impossible. Mais je me gratte la tête, je n'ai plus trop de solution. Soit tapis, soit fold. En même temps, ce spot n'est pas dangereux, je suis devant le tirage pic, devant un K quelconque et je peux améliorer ma main face à une double paire. Mais je me dis alors qu'il y a des coups plus facile. Je lui jette ma main face ouverte et me dit : "comme tu me montre ça, je suis obligé de te montrer la mienne" et me retourne son . Il ne me voyait pas du tout avec une telle main, que j'ai joué trop fort pour représenter une telle main. Il prend mon argent et est visiblement impressionné par mon lay down. Cela s'avèrera payant par la suite car 2 heures plus tard, je lui ai repris l'équivalent de 600 € et lui démarre un cycle de bad run assez impressionnant. J'ai réussis, par ce lay down, à imposer mon rythme sur toutes les mains qui nous as vu nous affronter par la suite. Voilà, en peu de temps, j'ai pris un ascendant psychologique sur ce joueur qui me permettra par la suite de le déstacker sur une paire de 8 où je touche mon 8 au flop et il réalise alors le même move avec top paire top kicker. Il m'envoie tapis, immédiatement call bien sûr.

Voilà un petit exemple que les coups charnières d'une partie ne se jouent pas forcément sur des mains gagnantes, mais sur la continuité d'une session.

vendredi, août 15, 2008

Le pire call de ma vie.

Oui, j'arrive moi aussi à jouer ma fish attitude. Aucune excuse, j'ai joué ce coup comme un vrai fish, un vrai de vrai, un pigeon qui se fait attraper mais au moins, je le savais au flop et à la turn.

Je suis à une 100 en pleine nuit avec un tapis conséquent. A table, 2 / 3 régulars, les coups sont normaux, pas trop trop d'horreur, pas de pots monstrueux, bref, une partie regular en sommes. Je suis en milieu de parole et je reçois . 2 limpers après les blinds dont un juste à ma droite. Il a monté un gros tapis dans les 900 en pédalant énorme ou en choppant les livraisons que les coursiers Fedex faisait par ci par là. Un joueur moyen mais relativement dangereux car très calling station. Bref, je relance à 36 preflop. Felipe au bouton me call, la grosse blind vient aussi ainsi que les deux joueurs ayant call à 4 avant moi. Nous sommes 5 dans le coup, et j'ai déjà envie de jeter mes cartes. Sauf que le flop est . Les 3 joueurs avant moi check, j'ouvre à 120, Felipe jette apparemment à regret, tous le monde jette jusqu'au joueur à ma droite, la fameuse calling station, qui cette fois me relance à 400. Ok, je vois le genre, mon brelan n'est pas bon apparemment. Pour info, j'avais jeté un brelan de 9 1 heure avant contre lui justement sur un flop où j'ouvre à 14, relancé par un américain à 30 et lui surrelance à 90 alors qu'il est au bouton. Alors évidemment, je le met sur 78 et ma décision est alors toute faite et j'ai jeté. Bien sûr, l'américain était à tirage carreau qu'il ne verra pas sortir et lui livrera dans les 300 € car notre ami montrera en effet 87 pour la quinte max. Ce coup me revient bien évidemment à l'esprit lorsque j'entends ce raise à 400. 96 et J9 sont des mains probables, après je prends tout mon temps en réfléchissant à sa main et ce à quoi j'ai affaire. Et là, je me persuade qu'il a quinte mais une voix me dit de call, d'aller chercher la doublette, d'aller à l'accident. Après tout, il paut faire cela avec 2 paires, 9 10 ou brelan inférieur. Mais non, dans ma tête, je sais que j'affronte une quinte et je prie pour voire une doublette tout de suite. Je call, tel un pigeon bien en chaire, tel un saumon d'élevage lâché en plein torrent d'eau douce et je pousse les 280 € manquant pour tout juste compléter. La turn est un et bien évidemment, j'entends les 450 et tapis qui confirme qu'il a effectivement bel et bien une quinte, je call car je ne vais pas me désengager après un tel move de donkey. En bon fish que je suis, je chope obviously un à la river pour un full max. Il m'annonce quinte avec , je lui annonce full, il se lève instantanément et je lui fétiche son taco. On ne l'a plus revu depuis. Un coup horrible, que je ne conseil à personne, j'ai poussé les jetons et j'ai fermé les yeux, je sais que je suis dominé et de plus, la profondeur de tapis m'a donné suffisamment d'information pour que je lâche aisément ce coup. J'ai affreusement joué mais j'ai touche, aucune leçon, aucune morale dans ce coup, j'ai mal joué et j'ai chatté. Je vous rassure, ce genre de coup ne fait vraiment pas partie de mon style mais que voulez vous, that's poker...

Putain d'Anna Kournikova

Cela va bientôt faire 2 fois que je saute en tournoi avec cette main. Tout d'abord, table finale du 250 de l'Acf samedi dernier, je suis au bouton, j'ai 13600 de chip, nous ne sommes plus que 6, les blinds sont à 1000 / 2000 ante 200, et Olivier "ARI" envoie en second de parole 5000. Call par le joueur à sa gauche, et c'est à moi de parler. Je vois cette main faite pour être à tapis préflop et calcul rapidement mon action. Cela ne changera rien si je call et je ne verrai jamais la fin du flop si je ne touche pas immédiatement. En même temps, pourquoi call en investissant plus d'1/3 de mon tapis si c'est pour coucher ensuite. Alors ok, let's go to ALL IN !!! Les blinds jettent, Olivier réfléchit un peu et jette assez rapidement. C'est un pote et a relancé dans une position indélicate sans pour autant entamer son tapis, une sonde en quelques sortes, avec AJ. Le joueur d'après par contre, c'est une paire de manche. Il a gros tapis et se sent obligé de call. Maintenant il réfléchit, demande le total, et annonce "je ne devrais pas, mais je paye" et me retourne . La première carte du flop est un 7 et scellera mon sort. Je ne sors pas dégoûté en plus, je finis 6ème d'un tournoi où je n'ai commis aucune erreur et où j'ai eu de la réussite quand il fallait, sauf dans le ma dernière rencontre.

Deuxième cas, dans le tournoi de ce jeudi soir, dans le 200 double chance de l'Acf. Nous ne sommes plus que 27, je suis considéré comme short stack car je n'ai que 4600 alors que la moyenne est dans les 9500. Je reçois en premier de parole alors que les blinds sont de 200 / 400 ante 50, je décide de relancer à 1200, sachant que je relance dans le but de partir à tapis, logique. je suis callé par un joueur en milieu de parole, et la petite blind me surrelance à 2600. Tapis immédiatement chez moi, l'autre joueur lâche et la SB me paye immédiatement avec . Le flop sera géantissime pour moi : . Seulement voilà, le sort s'acharne, et le croupier déroule 2 autre pics, je n'en ai pas obviously et je saute 27 ème.

Même si c'est une main dominée à la base contre toute paire servie, certes elle est considérée comme étant la 3 ème meilleur main de départ , j'en ai marre de sauter avec ça c'est dit.