mercredi, avril 30, 2008

Encore un quart d'heure de célébrité...

Après mon glorieux passage chez Direct8 dans Direct Poker, voici mon passage (muet) dans l'émission "La méthode Cauet".




Et bien qu'improbable, je ne me suis pas fais "plumé comme certains me l'ont dit, je termine 3ème et empoche 80€ de bénéfice dans un 10 € rebuy sachant que je n'ai pris que l'Add-on.

A l'heure du bilan

Etant résolument orienté cash game et essentiellement autodidacte dans le domaine, j’ai dernièrement fais un point sur mon niveau. Non pas que mes récentes prestations m’aient désarçonné, c’est juste qu’un bilan, à bientôt 3 longues années de pratique de ce jeu (essentiellement du No Limit Texas Hold’em), s’imposait. En effet, je m’aperçois volontiers que mon jeu, dans sa globalité, ne progresse plus, n’évolue plus, et j’ai adopté un style et un schéma de jeu beaucoup trop répétitif. Mes adversaires, qui lisent pour certains ce blog, arrivent de plus en plus à lire mon jeu, à savoir en exploiter ses forces autant que ses faiblesses. Je ne varie pas suffisamment mon jeu pour arriver aujourd’hui à faire la différence. Après une session bien perdante la semaine dernière en cash à une table à 100, je me suis retrouvé vraiment dans une situation délicate. D’un côté, les mains que je jouais n’étaient pas forcément mal jouées, mais je me suis retrouvé à de maintes reprises dans une situation délicate. Et je me suis retrouvé parfois à jouer le joueur plutôt que les cartes. Cette analyse m’a facilement orienté vers la conclusion que je ne pouvais plus me permettre de jouer comme je le faisais, courant facilement à ma perte ou tout du moins, à modifier certains aspects de mon jeu.

J’ai eu plusieurs commentaires sur mes articles qui m’ont interpellé. Bien sûr, mis à part les comm insultant de mes amis lillois, la plupart de vos remarques m’ont fait réfléchir (qu’elles soient positives ou négatives). En effet, certains « anonymes » m’invitaient à venir jouer à Wagram histoire de me faire défoncer le cul, d’autres me disant que j’étais une insulte au poker, tandis que d’autres louaient mon attitude à table, ma bonne humeur et mon style. Toutes ces remarques je les prends comme je dois les prendre, mais sachez juste que cela me touche donc merci pour vos commentaires, ils me laissent penser que ce blog, en plus d’être mon défouloir personnel, vous intéresse et que les histoires que j’y relate trouve de l’intérêt à vos yeux. J’ai également décidé de suivre un conseil avisé et de commencer à ouvrir des bouquins. En effet, toutes vos remarques associées à ma manière de jouer ces derniers temps ont mis en lumière un fait flagrant : je ne progresse plus. Oui, je me considère et ce, en toute modestie, comme avec énormément de potentiel seulement il faut savoir l’exploiter. Je me suis facilement rendu compte que mon niveau n’évoluait plus, que je stagnais et qu’il fallait trouver un autre moyen d’avancer. JE me promène énormément sur le net, me baladant de blog en blog, analysant la plupart de ce que mes confrères écrivent. A part le style proche du mien de Neverdead et le TROP silencieux blog de mes potes Dioscure & Yohann_s, les blogs pokeriens de la toile ne trouvent pas grâce à mes yeux. Relatant des parties essentiellement online, les rares comptes rendus de poker live parlent de tournois. Cela reste intéressant, mais je n’y accroche pas, mon profil m’en empêche (essentiellement du cash je vous le rappelle). Bien sûr, un jour je m’y mettrai sérieusement mais pour l’heure, je me sens bien en cash et j’ai envie de continuer. Vous me direz « et le forum de Clubpoker alors ? ». Je répondrai volontiers oui seulement voilà, lorsqu’une analyse est postée, soit il faut faire le tri parmi tous les abrutis qui réagissent en sortant d’énormes conneries, soit les réponses postées sont incompréhensibles. Ce forum est un très bon support pour progresser, pour avancer dans ce monde qui se démocratise chaque jour un peu plus. Bref, terminons là sur les louanges faites à cette communauté dont je fais partie, pour nous consacrer à ce qui nous intéresse le plus, MOI !

Non trêves de plaisanteries, je suis comme je le disais à un palier de ma vie de joueur de poker. Je suis aujourd’hui bloqué, gêné par un niveau de jeu que j’estimais suffisant pour assurer ce que j’avais à faire. Seulement voilà, les autres quant à eux progressent et tendent à rattraper l’avance que j’avais accumulée. Imaginez que j’ai démarré avec Nicolas « Ceballos » et Remi « Cutard » Biechel. La majeure partie des gars avec qui j’ai démarré sur les 100 jouent aujourd’hui régulièrement sur les 250, avec un bankroll conséquent et une confiance intacte. Je ne les envie aucunement, je constate tout simplement que je n’avance plus et que mon niveau n’a pas connu le boom souhaité. C’est pourquoi je me suis mis à bouquiné, et j’y vais par étape. En effet, étant donnée qu’il n’existe que très peu d’ouvrage consacrés au cash game, j’ai décidé de me lancer dans un premier temps dans l’analyse des tells. Vous savez, tous ces mouvements inconscients que nous faisons et qui trahissent la force de notre main. J’ai commencé par Poker Tells, ouvrage collaboratif entre Joe Navarro, ex agent du FBI et Phil Hellmuth. Ce bouquin reste basique dans le traitement de l’information mais il reste très intéressant d’apprendre que chaque mouvement du corps a une signification. Je tenterai plus tard « Poker Code » qui, paraît-il, traite du même domaine mais est plus complet et pousse un peu plus loin l’analyse des comportements. J’ai décidé de mettre en pratique ce que j’avais lu immédiatement. Je me suis donc forcé à bien observer, à tenter de desceller chez mes adversaires des tells particuliers. Le fait est que sur les petites tables (je parle des 50 et des 100), peu d’information transpire car vu les sommes investies à ces tables, il est difficile pour les joueurs d’avoir des réactions honnêtes, sauf gros pot ou gros bluff. J’en ai remarqué c’est sûr, mais pas suffisamment pour m’y fier.

J’ai par contre tenté l’expérience de dissimuler au maximum MES tells à moi, et je me rends compte à quel point j’en avais. En effet, je ne comprenais pas ces derniers temps comment je n’arrivais pas à rentabiliser mes jeux max, chose que je faisais auparavant, et comment j’arrivais si facilement à me faire bluffer, chose que j’arrivais à déceler auparavant. Tout est dans l’analyse. Sûrement trop confiant en mes capacités et en mon jeu, je me suis depuis quelques temps bien relâché, préférant admirer les jolies croupières et floors que de me concentrer sur les joueurs et les cartes. Je m’en remettais alors uniquement aux cartes et jouais énormément pré-flop et au flop, après j’avisais. J’étais joviale et j’animais les tables en bonne humeur. Je ne faisais pas attention à toutes les infos que je donnais en table tout simplement parce que je pensais que les autres joueurs n’y prêtaient pas attention sauf en cas de gros coup. Or il est honnête de reconnaitre je pense que certes, tous les joueurs n’y font pas attention ou que la majeur partie des joueurs n’ont pas lu d’ouvrage traitant de ces données, mais je me rends compte aujourd’hui que, sans pour autant le crier sur les toits, beaucoup d’entre vous sont « aware » et gère cette partie de la communication non verbale, plus ou moins bien, mais certains usent de cette arme redoutable qu’est la lecture du comportement de l’adversaire.

Seulement voilà, mon bankroll quant à lui, bah il s’en foutait un peu, il faut le reconnaître, que je fasse le joli cœur ou le Titof de la table. Je me suis lors de mes deux dernières séances totalement introvertis, devenu extrêmement silencieux et j’ai avant tout observé. Et force est de constater qu’en deux séances et +1400 € à des tables à 100, ça marche. Je ne sais pas si c’est lié à la lecture du bouquin, je me prononcerai là-dessus d’ici quelques séances supplémentaires, mais en tout cas, ma lecture conjoncturelle me permet de me remotiver, de me fixer un challenge supplémentaire que le simple aspect financier mais surtout, d’étudier une partie non négligeable de ce jeu.

Alors oui je serai bien moins sympa à une table de poker, je ne gagnerai sûrement pas en sympathie mais que voulez vous, je choisis les sous plutôt que les copains, cela ne m’empêchera pas de vous payer un verre ou d’aller discuter autour d’une clope lors d’une pause.

Pour l’heure, voilà mon actualité pokérienne, sans compter que très bientôt je vais aller tester les tournois du côté de la rue de la Pompe, au cercle BCF ou l’ami Neverdead a posé ses valises il y a de ça bientôt 2 mois et je vous ferai un compte rendu de ma session là-bas. Sûrement vendredi soir.

vendredi, avril 18, 2008

Joueur en mode loose cherche parties reloud à l'ACF !!!

Alors nous voilà à reposter depuis fort longtemps. Plus d’un moi sans nouvelle et je tiens de suite à vous rassurer, je vais bien. C’est juste que j’ai repris mon travail de petit informaticien et que j’oscille entre poker room, sorties entre pote, kiné, dentiste et mon lit. Vous êtes nombreux à m’avoir interpellé sur le fait que je reste en mode veille quant à mes interventions sur ce blog mais sachez juste que je ne vous oublie pas, c’est juste que la gnac et la bankroll ne sont pas au rendez-vous. Certes je joue encore un peu, mais de moins en moins car il faut malheureusement bien le reconnaître, les parties sont devenues d’un profond ennui à l’ACF. Depuis la fermeture d’Haussmann, je suis orphelin de tournois. Essentiellement du cash donc dans ce long mois de silence et des coups, certes nombreux, mais trop peu intéressants pour valoir de se lancer dans un long récit détaillé.

Cependant, quelques coups mémorables sont à mon actif, et les parties sont devenues tellement chiantes, ne mâchons pas nos mots, que je joue différemment, en infligeant de sévères bad beat à mes adversaires avec des poubelles. Bon c’est vrai je chatte, mais je pédale beaucoup ou je touche les nuts avec mes mains pourries. Je ne les raconte pas tout simplement car ces coups là sont inutiles, n’apportent rien en terme de valeur intrinsèque à mon niveau pokérien. Par exemple, je pédale et craque coup sur coup KK et AA chez mes adversaires, des coups qui me feraient en pareil situation tilter illico presto, car c’est du foutage de gueule. Je vous raconte ces deux coups pour expliquer la réflexion que MOI j’ai eu sur le coup, et non pour justifier mes moves.

Tout d’abord, je craque KK avec . Situation, je suis au bouton avec cette main, quelques limper dans le coup, je raise à 24, la SB relance à 60. C’est Patrick, un joueur solide qui est assez sobre à table et a toujours très bien défendu ses mains. Tout le monde passe, dans ma situation c’est logiquement fold. Mais j’ai envie de jouer, j’ai envie de faire l’accident, et je le vois AK minimum et ensuite une paire, peu importe la hauteur, il les joue toutes de la même manière. Maintenant, sa position est inconfortable pour relancer peu alors il préfère raiser fort pour écarter un maximum. Je décide de call pour voir le flop . On a touché une paire de 5, s’il a AK, je suis devant mais il parle en premier. Il envoie 100, tel un premier signal de force. Cela peut être AK, ou une over paire, voire A10 mais j’écarte d’emblé cette possibilité car il ne m’aurait pas relancé avec ça. Fort de ma stupidité, j’auto-call pour « bluffer » si la quatrième le fait checker. Nous avons tous les 2 des gros tapis, dans les 800 après le flop et le call des 100, je le couvre légèrement, d’une centaine à peine, donc une « scary card » à la turn pourra me permettre d’arracher le coup. Tombe alors un . Ok baby, « whatever tout sera payé » comme dirait l’ami Neverdead sur coup : on a chatté triple tirage SVP straight / flush / straight flush des deux bouts ainsi que brelan ou dble paire mais à ce moment là, je n’y pense pas une seconde. Il m’envoie à nouveau 100. Waouh, ce continuation BET est très bizarre, il n’est pas cher, me laisse dans les côtes du pot alors qu’au flop j’en étais loin, et je me demande si je suis si bien que ça par rapport à lui (rappelez-vous que je ne sais pas qu’il a les KK, je m’en doute un peu mais bon, j’ai touché un tirage énorme à la quatrième). A ce moment là, j’ai clairement compris que j'affrontais une over paire mais vient se mêler à ma réflexion la probabilité qu’il ait dans les mains une paire de 9 et que cela m’enlève par conséquent certains outs, dont les 8, sauf s’il est à pic évidemment. Reprenons : je joue alors tous les pics, tous les 5 tous les 4 et, dans mon calcul pour caller, tous les 8 et tous les 3. Ca nous donne 21 cartes gagnantes (9 cartes pour les pics, 4 cartes pour les 3, 4 cartes pour les 8, 3 cartes pour les 4 et 2 cartes pour les 5), ça ce sont les cartes qui me font prendre le pot s’il a une over paire, on retire 2 huit s’il a une paire de 9, 5 cartes s’il a brelan déjà, et 1 pic s’il dans sa paire il en possède déjà un, voire 9 s’il est à tirage pic. En dealer’s choice, je jette immédiatement et même je jette au flop. Mais là, les probas en Texas sont différentes et me laisse quand même pas mal de chance pour remporter le coup. Alors let’s go et allons voir la dernière. Tombe alors le . Il réfléchit un moment et check. Voilà, nous y voilà, on a chatté, on a bien pédalé comme Tom Boonen lors du dernier Paris-Roubaix, et qu’allons nous faire ? Il est évident que ce 8 le dérange mais en même temps, je connais le joueur, et s’il a paire de 9 et qu’il touche la ventrale à la dernière, il jouera pareil, il checkera pour mieux m’attraper, alors fort de prudence, je décide de checker, il y a suffisamment au pot et je en veux pas de mal de crâne. Il me montre sa paire de KK et lui montre mon pour la 3ème meilleure main possible avec un tel board. Il se lève grognant qu’il aurait dû tout m’envoyer à la turn (et en effet, je ne tire pas la river pour 5 ou 600 €, je suis un fish mais pas un débile), mais sportivement nous nous serrons la main et la main d’après, Reda, un très bon joueur, relance à 24 préflop, c’est payé 2 fois avant moi et j’avais limpé avec (la main de l'ami Rémi, finaliste du dernier EPT à Monaco, bravo mon pote pour ta 5ème place et tes 30 000€ de gains) donc je call, il y a la cote. Flop pas mal , les deux avant check, je check aussi, je connais le Reda, c’est un attaquant donc il va mettre la main à la pâte au flop. Et bim, ça ne loupe pas, il bet à 40, un joueur lâche, l’autre call (c’est un gros gros pédaleur de la 250 qui joue très large, et qui peut payer avec un 8 ou un tirage quinte, on ne sait jamais ce qu’il a dans les mains), il a un gros tapis et Reda n’a plus que 100 devant lui, je prends sur moi de check raiser à 240, Reda auto call mais emmerdé visiblement, le « gêneur » call. Il y a quand même 2 pics et un tirage quinte que je bloque avec mon 5 qui tombera immédiatement à la turn. Avec un extérieur de 200, le joueur check, j’envoie 350 (je sais, je sais, pourquoi envoyer alors que je suis très bien, pas max mais 3ème jeu possible, mais que voulez-vous, « QUI CHERCHE CLIENT DEVIENT CLIENT »). Il réfléchit pendant une plombe et jette au final, avec regret apparemment. Tombe enfin la plus belle, un à la river, Reda me montre ses AA et l’autre joueur me dit : « tu as bien fais, j’avais un 8 », eh oui l’ami j’ai sentis le coup de Trafalgar m’arriver dans la tronche donc c’est pour ça que j’ai arrosé à la turn, malgré mon full aux 7 par les 5.

Bref, tout ça pour dire que ces coups là, je ne suis pas fier de les jouer, bon ça compense par le fait de les gagner mais il faut toucher pour faire l’horreur mais je vogue sur mon cycle de chance actuel sachant qu’à tout moment je me ferai déboîter. That’s POKER baby !